Bien choisir son revolver

Bien choisir son revolver – ou sa réplique – est un vrai plaisir. Pour faire les choses avec soin,  des notions techniques, historiques et culturelles sont éclairantes ! Notre série d’articles sur les revolvers fera de vous un véritable connaisseur ! Dans ce premier article, on découvre l’évolution chronologique des innovations qui ont mené au révolver moderne.

  1. Bien situer et bien choisir son revolver / sa réplique
  2. Un contexte historique propice au développement des armes de défense
  3. Histoire du développement des armes à feu américaines
  4. Les revolvers de gros calibre
  5. Les revolvers à percussion
  6. Les revolvers à balles
  7. Les colts double action
  8. Deux approches pour bien choisir son revolver / sa réplique

1. Bien situer et bien choisir son revolver / sa réplique

Vous êtes cosplayeurs, GNistes, ou collectionneur féru de l’univers western. Et vous avez acheté, ou vous souhaitez acheter une réplique non fonctionnelle, mais réaliste d’un revolver. Dans cette histoire des revolvers, vous trouverez les informations qui vous permettront de situer votre arme dans le contexte historique et technique de l’évolution des revolvers. Cette évolution court des cent ans qui séparent la déclaration d’indépendance des Amériques (1789) à la fin de la conquête de l’ouest (1890).

Pour bien choisir son revolver, on s’appuiera alors sur un style de personnage ou sur la mythologie qui entoure l’arme. Ce texte ne prétend pas donner des informations exhaustives et détaillées à l’intention des spécialistes. On se s’intéressera donc pas aux différents calibres de munitions qui sont, dans ce contexte, hors de propos.

2. Un contexte historique propice au développement des armes de défense

La naissance des États-Unis s’est faite dans un contexte de violence qui explique l’importance donnée aux armes. En effet elle cumule une succession de guerres et des bouffées de migrations liées aux ruées vers l’or.  Alors l’appât du gain et la violence se mêlaient dans la conquête vers l’ouest et de nouveaux territoires souvent hostiles.

Les guerres se sont succédées depuis la guerre d’indépendance :

  • Guerre anglo-américaine (1812-1815),
  • guerre americano-mexicaine (1846-1848),
  • Guerre de sécession (1861-1865),
  • guerres indiennes (1860- 1890)

Des ruées vers l’or entrecoupèrent ces conflits armés :

  • vers la Californie (1848-1849),
  • vers le Colorado (1858-1859),
  • vers le Montana (1864-1865),
  • vers Black Hills (1875-1876).

Ajoutons le contexte continu des migrations vers les nouveaux territoires lointains et dangereux :

  • d’abord la  recherche de fourrures par les trappeurs;
  • puis l’exode vers des territoires hostiles des fermiers qui recherchent de nouvelles terres.

Tous ces événements font l’effervescence d’un pays neuf, sans protection officielle et sous la pression d’une violence continue. Cette violence est le fait du gangstérisme, et des résistances à l’invasion des populations natives. Bref, la population civile s’équipe naturellement et fortement d’armes de défense.

3. Histoire du développement des armes à feu américaines

3.1. L’âge des trappeurs

Les premiers aventuriers de cette Amérique naissante, et en grande partie inexplorée, étaient les trappeurs. Ces hommes fraichement immigrés étaient souvent d’origine française. Ils parcouraient les zones sauvages, du Kentucky aux grands lacs, à la recherche de fourrures. (Le mot anglais « Trapper » a donné « Trappeur ». Il vient lui-même du vieux français « Trappe » (chasse au piège), qui a donné « trap » pour « Piège » en anglais).

Les vies aventureuses et solitaires des trappeurs et leurs relations complexes avec les indiens (Iroquois, Mohicans, et autres Algonquins) ont été exaltées dans des romans à succès comme Le dernier de Mohicans de Feminore Cooper. Elles ont fondé le mythe avec des héros légendaires tels que Davy Crockett et Daniel Boone. Cette époque a eu son heure de gloire dans les années 50-60 avec le succès de la série américaine « Davy Crockett ». Elle est un peu tomber dans l’oubli, mais l’engouement pourrait revenir, porté par des œuvres comme le film « le revenant ». Le personnage principal, campé par Léonardo Di Caprio, y  porte d’ailleurs un fusil de chasse.

Le fusil Kentucky

La carabine et le pistolet Kentucky
Le fusil et le pistolet Kentucky

Les trappeurs étaient souvent armés d’un long fusil de chasse à canon octogonal connu sous le nom de fusil Kentucky, d’après une célèbre chanson de 1822 (« Les chasseurs du Kentucky »). En vérité, le fusil Kentucky était généralement fabriqué en Pennsylvanie par des armuriers d’origine allemande. Les trappeurs portaient aussi à la ceinture le pistolet Kentucky, un long pistolet à silex avec canon octogonal. Ces armes sont bien représentées dans un western culte, « La captive aux yeux clairs » (1952, avec Kirk Douglas).

Après l’invention de la platine à percussion par A. J. Forsyth, en 1807, ce système bien plus efficace que la platine à silex s’est largement répandu. Et, dès 1830, de nombreux fusils et pistolets Kentucky ont vu leur platine silex modifiée et remplacée par une platine à percussion. Pourtant, dans la mythologie du trappeur, les armes sont à silex. Si vous souhaitez acquérir des répliques d’armes Kentucky produites par Denix, vous les trouverez au Chevalier du Drac. Il ne vous restera plus qu’à trouver la veste à franges et le chapeau en peau de raton laveur (tant pis pour Rocket).

3.2. Les revolvers de défense

Illustration du pirate Barbe Noire avec 8 pistolets en bandoulière sur le torse

Les pistolets à silex ne tiraient qu’un coup, et c’était là une forte limitation dans leur emploi, d’autant que le temps de rechargement était long. Certes on pouvait porter plusieurs pistolets en bandoulière comme le pirate Barbe noire. Mais dès le 16e siècle les armuriers on plutôt tenté de multiples innovations plus ou moins heureuses pour produire des pistolets à silex à plusieurs canons.  Après l’invention du système à percussion qui simplifiait considérablement le chargement, l’option des canons multiples est devenue une évidence. Mais pas tant pour l’usage militaire que pour les armes de défense.

Les poivrières

Canon d'une réplique de pistolet 4 canons rotatifs
4 canons rotatifs

Dans cet esprit la multiplication des canons a abouti à partir de 1820 à la fabrication des pistolets dits « poivrières » avec plusieurs canons repartis en cercle sous la forme d’un barillet. Ce genre de pistolet, qu’on peut déjà qualifier de revolver, était produit aussi bien en Europe qu’en Amérique. Avec les premiers modèles il fallait faire tourner le barillet à la main pour amener un canon en face du percuteur.

Le pistolet poivrière Allen & Thurber 1837
La poivrière Allen and Thurber

Mais dès 1837 Allen a apporté une innovation considérable avec un mécanisme à double action, où la pression sur la détente faisait tourner le barillet puis libérait le percuteur pour déclencher le tir. Ces armes à destination civile avaient une portée et une précision limitées. Et d’ailleurs, elles n’avaient pas de viseur, elles s’utilisaient pour le tir au jugé. La possibilité d’enchainer rapidement plusieurs tirs compensait leur manque de précision. Elles connurent un énorme succès auprès du public comme arme de défense au point que la poivrière Allen and Thurber fut considérée comme « l’arme qui a conquis l’Est ».

Le pistolet poivrière 6 coups
Poivrière anglaise

Ces petites armes de poing furent souvent préférées aux colts Paterson apparus dès 1836, mais plus chers et bien plus lourds. Légère, peu onéreuse et peu encombrante, et donc facile à conserver sur soi, la poivrière fut l’arme privilégiée des chercheurs d’or lors de la grande ruée vers la Californie (1848-1849).

Les fabricants actuels de répliques d’armes non fonctionnelles proposent deux modèles de poivrières : une poivrière anglaise de 1840 chez Denix, et une poivrière Allen Thurber modèle 1837 chez Kolser. Malheureusement, ces répliques n’acceptent pas les amorces. C’est une caractéristique non négligeable à prendre en considération pour bien choisir son pistolet.

Les Deringers et les Derringers

Le pistolet de poche Deringer 1850
Le Deringer – 1850

Parallèlement à la poivrière qui fut l’arme mythique de la ruée vers l’or, dans l’est plus « civilisé », une autre arme de poche connut un succès considérable : le Deringer. Ce petit pistolet à un coup, facilement dissimulable dans un sac ou dans la poche connut un énorme succès. D’autant que sa réputation s’accrut après qu’elle fut utilisée John Booth pour assassiner Abraham Lincoln. Le succès de ce pistolet de poche ne s’est pas démenti tout au long de sa production, de 1835 à 1868. Il a été copié par de nombreux autre fabricants sous l’appelation Derringer ( avec « 2r » pour esquiver le copyright).

Le pistolet Derringer
Derringer 95, couleur ivoire.

A partir de 1866 Remington proposa une version encore plus petite et plus élégante du Derringer qu’on pouvait cacher dans sa manche ou sous son chapeau. Ce pistolet à deux canons superposés se chargeait en basculant le canon vers le haut et fonctionnait avec des balles à percussion annulaire. Ce modèle commercialisé jusqu’en 1935 apparait dans plusieurs films.

Vous pouvez trouver des répliques non fonctionnelles des plus célèbres pistolets de défense : des répliques de Deringer et de Remington conçues par Denix sont disponibles chez le Chevalier du Drac. Kolser propose une version intéressante du Remington 1866 qui peut être chargé avec de fausses balles en métal qui acceptent les amorces.

Les bulldogs

Le revolver velodog est plus petit qu'une main d'homme
Un velodog

La vague des petits revolvers de poche s’est largement répandue dans les années 1870 jusqu’au début du 20e siècle avec le développement des revolvers miniatures à double action appelés velodogs et des bulldogs. Les velodogs étaient des revolvers miniatures qu’on pouvait charger avec des munitions en liège ou au poivre. Comme leur nom l’indique ils étaient destinés aux cyclistes. Ils les utilisaient pour repousser les chiens errants qui couraient après les vélos et cherchaient à mordre les mollets. Les bulldogs étaient de petits revolvers qui tenaient dans la paume de la main. C’était des armes de défense très discrètes qui fonctionnaient en double action. De nombreux armuriers, aussi bien en Amérique qu’en Europe, se sont mis sur le créneau de ces petits pistolets qui tiennent dans la main. Cette mode a perduré jusqu’au début du 20e siècle avec une inventivité incroyable de la part des constructeurs vers la miniaturisation.

4. Les revolvers de gros calibre

Tous les revolvers sont basés sur le même principe que la poivrière. Mais la longueur des canons rotatifs a été réduite jusqu’à devenir un barillet. Et un canon unique a été ajouté pour améliorer la précision du tir. La rotation du barillet met successivement chaque chambre en ligne avec le canon. La rotation est assurée par le relevage du chien suivant le mécanisme inventé par Samuel Colt. Pour tirer il faut appuyer sur la détente. Ce système est appelé « simple action » par opposition au système « double action ». Avec le système « double action », l’appui sur la détente provoque la rotation du barillet et le tir. Désormais, pour bien choisir son revolver, il faut opter en connaissance de cause pour l’un des deux systèmes.

5. Les revolvers à percussion

Les premiers revolvers étaient des armes à chargement par la bouche. C’est-à-dire qu’il fallait introduire la poudre, la bourre et la balle dans chaque chambre par l’avant du barillet, puis placer la capsule d’amorce en fulminate de mercure sur les cheminées à l’arrière de la chambre. Enfin, un refouloir à levier articulé fixé sous le canon permettait de tasser la poudre dans chaque chambre. En 1836 Samuel Colt avait sorti sans grand succès le colt Paterson (du nom de la ville où il était produit), une première version du revolver basé sur son invention : le barillet rotatif.

5.1. Le colt Walker

Le colt Dragoon
Le colt Dragoon – 1848

En 1846 La guerre americano-mexicaine (1846-1848), offrit à Colt l’opportunité de vendre à l’armée américaine son nouveau modèle, le colt Walker. Ce colt fut conçu avec l’aide du capitaine Samuel Walker, tué en 1847 à la bataille de Huamantla. C’était un gros revolver destiné à la cavalerie. Il pesait plus de 2 Kg. Mais l’inconvénient du poids était limité puisqu’il était porté dans une fonte fixée à la selle du cheval. Puis il fut suivi dès 1848 par le colt Dragoon allégé à moins de 2Kg. Ce dernier doit son nom au fait qu’il était destiné aux régiments de dragons.

5.2. Le colt Navy

Réplique du colt navy - 1851
Le colt Navy – 1851

En 1851 sortit son successeur, le colt Navy. Ce modèle reposait sur le même système de fonctionnement mais avec une ligne plus épurée et un poids réduit à 1kg300. Évidemment, le poids est une donnée déterminante pour bien choisir son revolver. Ce nouveau modèle fut donc une véritable réussite. C’est pourquoi il demeure le modèle historique emblématique de Colt. Le Colt Navy vendu aux troupes nordistes fut largement utilisé durant la guerre de sécession à laquelle il est définitivement associé.

5.3. Le revolver confédéré

Malgré la protection vigilante de Colt de son copyright et malgré ses pratiques commerciales innovantes et efficaces, de nombreux armuriers ont cherché à produire des copies de revolvers. Parmi eux Remington, le principal concurrent de Colt, produisit dès 1858 un revolver  à carcasse fermée qui eut un grand succès et qu’on retrouve dans de nombreux westerns.

Réplique du revolver confédére -1860
Le revolver confédéré -1860

Les troupes du sud se sont équipées de copies colts Navy produites par des entreprises locales, en particulier la société  Griswold & Gunnison dont le personnel était paradoxalement composé à 80% d’esclaves noirs. En raison des difficultés d’approvisionnement en matière première, ces copies de colts, dits « confédérés », étaient plus simples. Elle étaient faites de matériaux recyclés. Notamment à partir de laiton obtenu grâce à la refonte des cloches des églises. Et puis, par économie, les colts confédérés étaient souvent affublés d’un canon rond, non pas octogonal comme le Navy.

5.4 . Le revolver Lemat

Le revolver Lemat
Le revolver Lemat – 1856

A propos de la guerre de sécession, on se doit de citer un revolver célèbre : le revolver Lemat. Ce revolver à percussion avait un canon lié à un barillet à 9 balles. Et au-dessous un canon supplémentaire qui tirait de la grenaille. Sa production courut de 1856 à 1865. Bien que livré en peu d’exemplaires il a suffisamment impressionné les sudistes pour devenir une arme de légende.

Le Chevalier du Drac propose une réplique Denix du revolver Lemat. (Cliquez sur l’image pour y accéder.)

6. Les revolvers à balles

Le chargement par la bouche des revolvers à percussion nécessitait plus d’une minute pour un tireur expérimenté. Et l’efficacité du tir dépendait du dosage correct de poudre. Il ne fallait pas seulement bien choisir son revolver, il fallait aussi bien choisir le bon dosage !

6.1. Les cartouches, l’innovation pour un chargement facile

La cartouche en papier

Alors pour faciliter le chargement les armuriers ont très tôt proposé des cartouches en papier contenant la balle et une charge de poudre pré-dosée. Les cartouches en papier étaient utilisées pour charger les revolvers par l’avant du barillet ; la percussion restant toujours assurée par l’amorce à placer sur la cheminée et sur laquelle venait frapper le percuteur. Mais la véritable évolution des revolvers fut liée au chargement par l’arrière avec une véritable cartouche métallique.

La cartouche à broche (Lefaucheux)

Le revolver Lefaucheux chargé. On voit l'amorce fixée sur la douille et le percuteur prêt à frapper

La première cartouche métallique intégrant l’amorce fut une invention française. C’était la cartouche à broche brevetée en 1835 par Eugène Lefaucheux. Dans cette cartouche, l’amorce s’intégrait à la douille. Et une petite broche dépassait sur le côté. Elle venait frapper l’amorce, poussée par le percuteur. Lefaucheux appliqua sa nouvelle cartouche dès 1851 à une poivrière à broche. Les cartouches à broche présentaient cependant un défaut… lié au risque de déclenchement accidentel à cause de la broche qui dépassait sur le côté de la cartouche.

En 1854, Lefaucheux produisit un revolver à broche à chargement par la culasse (photo). Faits étonnants : c’est avec un revolver Lefaucheux à broche que Rimbaud a tiré sur Verlaine. Et c’est aussi avec un Lefaucheux que Van Gogh s’est suicidé. Pendant la guerre de sécession le sud a importé une grande quantité de revolvers Lefaucheux pour équiper les troupes confédérées.

La cartouche annulaire (Smith & Wesson)

Les types de cartouches de revolver : à broche, à percussion annulaire et à percussion centrale

Bien que la cartouche à broche soit une innovation majeure, son développement a été rapidement concurrencé. Ainsi, aux USA, Smith & Wesson inventent la cartouche à percussion annulaire. Cette nouvelle cartouche brevetée en 1854 était elle-même basée sur une amélioration d’un premier brevet de cartouche annulaire. Un brevet de 1845, du français Louis-Nicolas Flobert, qui ne permettait que des charges à faible puissance. Dans la cartouche à percussion annulaire l’amorce forme un anneau posé au fond de la douille.

Le pistolet Volcanic – 1855

Smith & Wesson ont d’abord utilisé cette cartouche sur le pistolet Volcanic. Ce pistolet, sorti en 1855, avait un mode totalement innovant de chargement des balles par le levier de sous garde. Il n’a pas connu un grand succès commercial. Mais il a conservé une grande importance historique ! Car non seulement il utilisait des balles métalliques,  mais son mécanisme de chargement totalement original a été repris par Winchester pour le système de chargement de sa fameuse carabine. Des répliques Kolser du Volcanic sont disponibles chez le Chevalier du Drac. (Cliquez sur l’image pour y accéder.)

La cartouche à percussion centrale

A partir de 1870, les revolvers utilisaient des cartouches à percussion centrale. Dans ces cartouches l’amorce se place au centre de la base de la douille, suivant le système Berdan ou Boxer (brevetés aux USA en 1866 et 1869 respectivement). C’est le système qu’on utilise encore de nos jours.

6.2. Le chargement par l’arrière : une source de regrets pour Colt

En 1857 Smith & Wesson ont proposé le premier revolver à chargement des balles par l’arrière du barillet. C’était le Smith & Wesson N°1, suivi en 1861 par le modèle n°2 Army. Ce revolver associait leur nouvelle cartouche à percussion annulaire, au barillet percé de part en part, basé sur le brevet qu’ils venaient de racheter à Rollin White. Étrangement Rollin White alors employé chez Colt avait d’abord proposé son brevet à Colt. Il n’en a pas voulu. Smith & Wesson vont conserver l’exclusivité de ce brevet jusqu’en 1871, bloquant ainsi l’accès de la cartouche métallique aux autres fabricants, hormis Remington qui a pu bénéficier de ce système sur ses revolvers dès 1868.

En effet, Remington avait produit un revolver à barillet facilement démontable qui avait convaincu l’armée. Et c’est elle qui a demandé à Smith & Wesson de céder son brevet à Remington. Il fallait permettre la conversion des modèles Remington 1863 afin qu’ils acceptent les cartouches métalliques ! Ces remingtons se vendirent sous l’appellation « Improved army ».

6.3. Colt modifie le Navy et se rattrape

Comme Colt n’avait donc pas accès au brevet détenu par Smith & Wesson, il a cherché à le contourner pour répondre à la demande de l’armée. Colt a alors modifié ses colts Navy 1860 pour qu’ils acceptent le chargement de balles par l’arrière. Les modifications comprennent :

  • Le barillet foré de part en part,
  • le percuteur remplacé,
  • le levier de chargement remplacé par une tige d’éjection.
Le revolver shofield, 1875
Revolver Schofield – 1875

Cette conversion, dite Richard-Mason, fut brevetée en 1871 et appliquée à plus de 2000 colts 1860. Ce sont des colts conversion Richard-Mason qui sont utilisés dans la plupart des westerns où les personnages ont des colts Navy. Bien choisir son revolver Western, en cohérence avec de belles références de la pop-culture, ce peut-être opter pour un colt Navy.

 En 1870 Smith & Wesson sortit son modèle 3. Puis en 1871 sa version améliorée, le schofield, est devenu la référence de la marque. Une réplique Kolser de cet élégant revolver à canon basculant est disponible chez Chevalier du Drac. (Cliquez sur l’image pour y accéder.)

6.4. Stratégie commerciale gagnante pour les colts SAA

Colt a dû attendre l’extinction du brevet en 1871 pour pouvoir sortir des modèles à cartouche métallique. Fabriqué de 1873 à 1887 le fameux colt SAA (Singler Action Army) porte aussi le nom de « peacemaker ». Il va devenir le fleuron de la marque ! Ce colt à chargement par l’arrière du barillet dut une grande part de son succès au fait qu’il utilisait les mêmes balles que les carabines winchester, ce qui permettait de n’emporter qu’un jeu de balles pour les deux armes.

Une offre militaire / une offre civile

Colt sortit son modèle SAA pour l’armée :

  • en version canon 7’’1/2 (colt Cavalry),
  • et 5’’1/2 (colt Artillery).

 Puis il mit sur le marché des versions à canon plus court pour la population civile. Par exemple, le colt « civilian » avec un canon de 4’, dit « fast draw ». Son canon plus court permettait de le sortir plus rapidement du holster. Or, quelques dixièmes de secondes déterminantes font un argument de poids pour bien choisir son revolver !

Le choix de la personnalisation

Des colts aux canons du 2,3 pouces au 12 pouces

En fait, Colt proposait de multiples personnalisations, avec des longueurs de canon différentes, qu’il faisait payer 1$ par pouce supplémentaire. Choisir un revolver devenait encore plus engageant ! L’une de ces versions spéciales avec un canon de 12’’ et restée célèbre. Pourquoi ? Parce qu’ un écrivain (Ned Buntline) l’avait commandée. Il l’offrit aux plus fameux shérifs de l’ouest (dont Wyatt Earp).

Le Chevalier du Drac propose une version Buntline de 12’’ produite par Denix. (Cliquez sur l’image pour y accéder.)

Le succès conduit à une large diffusion

Parallèlement aux gros colts destinés essentiellement à l’armée, Colt avait sorti dès 1848 des modèles à canon court avec un canon de 3’’, à destination des civils. Ces colts à canon court connurent un grand succès. En particulier un modèle commandé par la Wells Fargo pour armer ses conducteurs de diligence, et qui est resté célèbre sous le nom de colt Fargo. Les colts à canon court eurent un gros succès auprès de la population civile. Et les forces de police les adoptèrent aussi. Ainsi le colt Sheriff, a conservé son format jusqu’à maintenant avec des modèles comme le colt python.

Des répliques de colt dans ces différentes longueurs sont disponibles au Chevalier du Drac, Ce sont des répliques Kolser et Denix.

7. Les colts double action

Colt est resté longtemps convaincu de la supériorité du mécanisme à simple action (où l’armement se faisait en poussant le chien) sur le mécanisme à double action (où la pression sur la détente successivement poussait et relâchait le chien). Il considérait les armes à simple action comme plus fiables, plus robustes et plus précises. A partir de 1877, avec les progrès de la mécanique, Colt s’est finalement converti au mécanisme à double action.

Réplique du revolver Thunderer
le colt M1877 Thunderer

Et il a produit le premier revolver à cartouche à double action : le colt M1877 Thunderer. Ce colt, et son successeur le colt M1878 Frontier, bientôt suivis par le Smith & Wesson Model 1884, préfigurent les revolvers modernes. Ces revolvers au look moderne avec leur crosse en bec de corbeau furent produits jusqu’en 1909, et utilisés plus tard encore. Si vous faites un personnage dans une ambiance qui se situe dans la première moitié du 20e siècle, c’est le genre de revolver que vous devrez porter, mais nous ne sommes plus dans la période de la conquête de l’ouest.

Kolser propose une réplique du colt thunderer. Mais sachez que cette réplique n’en a que l’aspect avec la poignée en bec de corbeau alors que le système de chargement reste le même que sur le peacemaker.

8. Deux approches pour bien choisir son revolver / sa réplique

Nous espérons que ces éléments historiques, techniques et culturels permettront à tout un chacun de bien choisir son revolver. On peut s’appuyer sur tous ces éléments pour trouver le meilleur revolver. Celui qui correspondra exactement à une époque, à un certain esprit. Et en toute connaissance de cause, on peut aussi se détacher de ces notions. En fin de compte, on peut simplement choisir un revolver dont la sensation, l’allure, l’histoire, nous touche.

Plutôt rationnel ou plutôt émotionnel ? Bien choisir son revolver ou sa réplique, c’est finalement très personnel… Parlez-nous de votre choix en commentaire !

Vous avez choisi votre revolver, vous vous demandez comment en prendre soin ? Voyez le guide Kolser.

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