La coiffure médiévale : extravagance et féminité

Des coiffures médiévales plus impudiques les unes que les autres

Vous recherchez une coiffure médiévale qui s’accorderaient à votre costume ? Voici quelques pratiques du XIVe et du XVe siècle dont vous pourriez vous inspirer.

Dans son article « Se coiffer au Moyen-Age ou l’impossible pudeur » Noëlle Lévy-Gires expose la perception de la chevelure féminine à l’époque médiévale. La chevelure y est un symbole d’une féminité trop naturelle et trop sauvage ! Elle est impure et impudique !

« Être pudiquement coiffée relève de la gageure au Moyen Age. (…) Se coiffer est une image emblématique de l’artifice, voire de la pratique diabolique. » Faire le choix de laisser la chevelure libre, éparse, c’est de la « négligence affectée ». C’est donc mal vu.

Les cheveux coiffés, apprêtés, teintés ? C’est de la coquetterie. Ces apprêts sont élaborés, artificiels, donc rejetés. Pourquoi ? Parce que trop éloignés de ce que Dieu à initialement accordé.

Alors, une coupe courte peut-être ? Ce serait refuser la féminité par Dieu imposée !

On critique même la plus simple tresse. La tresse révèle un début de travail de l’apparence, tout aussi mal vu que les teintures et les coiffures artificielles. La femme occidentale est en elle-même un rappel permanent du péché originel. Rien ne peut de toute façon défaire le nœud gordien qu’est sa coiffure à l’époque.

Que faire alors en matière de coiffure médiévale ? Le mieux reste certainement de dissimuler la chevelure sous une coiffe simple et sobre. Sur son site, le Chevalier du Drac en propose quelques-unes dans sa rubrique Chapeaux & Capuches.

La pratique capillaire médiévale la plus abominable ?

Aux jours simples les coiffes simples, proches du bonnet médiéval Helga, était adoptées par la gente féminine. Et pour les jours plus festifs, les femmes favorisées apprécièrent longtemps les coiffures médiévales et les parures très imposantes, éventuellement ornées de voiles. Loin de la simplicité des bonnets médiévaux, les huves, les escoffions ou les hennins s’étiraient en hauteur et dégageaient le front, qu’on épilait avec soin. Il était d’usage de ne laisser paraître qu’une courte mèche coiffée en bouclette.

Le clergé jugea les huves, les escoffions et les hennins inconvenants. Des religieux prêchaient même régulièrement pour que les femmes de moyenne condition renoncent à ces coiffures médiévales. Sans grand succès. Importée d’Angleterre, la mode des coiffures hautes perdura presque un siècle en France, de 1385 à 1470.

Comment étaient élaborées ces coiffures de la période dite « excentriques », à cheval entre le XIVe et le XVe siècle ? Noëlle Lévy-Gires affirme que les femmes qui les portaient avaient recours aux cheveux morts. C’est-à-dire aux chevelures de femmes supposément trépassées. Ajouter ces cheveux aux coiffures aurait permis d’y apporter des volumes. Pas étonnant, face à de tels artifices, que les prêtres s’arrachassent les cheveux !

Hennins, escoffions, coiffes, bonnets et bouclette : l’art français de la coiffure médiévale

Notons cependant qu’Eugène Viollet-le-Duc ne mentionne pas cette pratique dans son très documenté Dictionnaire raisonné. L’érudit situe très précisément l’arrivée des coiffures hautes en France à 1385, époque du mariage d’Isabeau de Bavière. Il mentionne, lui, « un échafaudage de fils de laiton » sous-jacent.

Il explique aussi que les hennins extravagants étaient une parure que les plus nobles dédaignaient. Les princesses de France et les dames de haut lignage ne portaient ni hennins, ni escoffions. En tout cas, elles ne les associaient pas à leurs habits de cour. Les dames nobles préféraient laisser leurs cheveux coiffés sous une couronne semblable à la couronne médiévale avec voile.

Leave a comment


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.